Lettre d’information n°5

Dans le cadre du prestigieux Salon international du livre rare & de l’objet d’art qui se tiendra sous la nef du Grand-Palais à Paris du 12 au 14 avril, l’atelier du Livre d’art & de l’Estampe présentera un très grand nombre d’ouvrages et estampes imprimés sur ses presses depuis ces cinquante dernières années : publications sur l’imprimerie, livres d’artiste, collections spéciales, gravures anciennes et contemporaines. Seront également proposées sur son stand des démonstrations de dessin de caractères, de gravure de poinçons typographiques, de fonte de caractères, de composition typographique. Ces démonstrations seront données par les artisans et maîtres d’art de l’atelier, avec lesquels vous pourrez dialoguer à cette occasion. Rappelons que ce salon est l’un des plus importants au monde dans le domaine du patrimoine écrit et graphique. Parmi les points forts de celui-ci, mentionnons : l’exposition des collections de la bibliothèque Forney, invitée d’honneur de cette édition, une présentation de l’Imprimerie Draeger, « 100 ans de l’édition française de luxe », l’art de l’enluminure et du blason avec l’atelier Siloë, le papier au Moulin Richard de Bas, une exposition de gravures contemporaines sur le thème des bouquinistes de Paris, les villages du livre. Des visites guidées sont proposées tout au long du salon par l’organisateur, le Syndicat de la librairie ancienne et moderne.

Pour toute information consulter le site www.salondulivrerare.paris

Le jury du Grand prix de bibliophilie Jean Lurçat, seule distinction française dans le domaine du livre d’artiste décerné chaque année par l’Académie des beaux-arts, a remis le 21 novembre dernier sous la Coupole de l’Institut de France lors d’une séance solennelle présidée par Patrick de Carolis, un prix spécial à l’artiste-illustratrice Jacqueline Duhême et à l’atelier du Livre & de l’Estampe de l’Imprimerie nationale pour leur ouvrage Grain-d’aile. Le texte, un conte de Paul Eluard, et les gravures rehaussées d’aquarelles par Jacqueline Duhême, illustratrice pour enfants qui a signé de nombreux ouvrages chez Gallimard, ont été intégralement imprimés sur les presses de l’atelier du Livre d’art & de l’Estampe dans le courant de l’an dernier.
Il s’agit du deuxième ouvrage réalisé par l’atelier du Livre d’art à être distingué par l’Académie des beaux-arts : en 1997, Le Papillon a blanchi d’avoir si peu volé, de Jean-Marie Tasset, conçu et illustré par Pierre Zanzucchi, édité par l’Imprimerie nationale, avait déjà remporté un prix décerné par l’Académie.
Ce prix décerné par l’Académie des beaux-arts nous confirme une fois de plus que l’atelier du Livre d’art & de l’Estampe a su maintenir au cours de ces dernières décennies un niveau d’excellence dans le domaine de la typographie et de la gravure artistique. Grain-d’aile est actuellement présenté à la Bibliothèque Forney (Hôtel de Sens, 1 rue du Figuier, Paris 4^e) dans le cadre de l’exposition « Jacqueline Duhême, une vie en couleurs, de Matisse à Prévert » (jusqu’au 13 juillet 2019).

La Maître d'art Nelly Gable et son ancienne élève Annie Bocel de l’atelier du livre d’art & de l’estampe de l’Imprimerie nationale publient un livre sur la gravure de poinçons typographiques. L'ouvrage, unique en son genre, est appelé à devenir une référence dans le monde de la gravure. Reconnue depuis l’an dernier au titre de l'inventaire national du patrimoine culturel immatériel, la gravure de poinçons typographiques n’avait pas fait l’objet de véritable publication depuis bien longtemps ! Il était donc temps qu’un tel livre paraisse pour pérenniser un savoir-faire menacé de disparition à terme (les deux auteurs du livre sont les deux derniers graveurs de poinçons encore en activité). Elles ont voulu restituer à travers leur ouvrage Dessins de geste - gravure et poinçon typographique leur expérience de la transmission en tant que Maître d'art et en tant qu'Elève, mais aussi la partager avec le plus grand nombre. Dans ce livre, Annie Bocel confie ses observations et les détails de sa pratique à travers des dessins de geste commentés, précis et poétiques, qui anticipent les questionnements des futurs graveurs, tandis que Nelly Gable livre avec générosité ses recommandations techniques et ses réflexions professionnelles. L'Institut National des Métiers d'Art et la Fondation Bettencourt Schueller, avec les Éditions des Cendres, ont choisi de soutenir la publication de cet ouvrage avec la conviction qu'il contribue à l'enrichissement du savoir collectif. Dessins de geste - gravure & poinçon typographique inaugure la collection « Histoires de transmission ».

Pour plus d’informations, consulter le site www.lescendres.com

Ce cycle de conférences est proposé par Michela Bussotti, directrice d’études de l’Ecole française d’extrême-Orient et membre de l’UMR CCJ.
La xylographie fut la première technique d'imprimerie utilisée en Chine. Elle a perduré comme moyen d'impression privilégié pendant plus d'un millénaire, adaptée aux textes comme aux images et favorisée par la nature de l'écriture. Elle n'a cependant pas exclu la fabrication de caractères mobiles, dont l’histoire sera revisitée à travers ce nouveau cycle de conférences. Faits de plusieurs matériaux, utilisés dans des espaces et par des acteurs différents, leur étude permet de découvrir les contextes multiples du monde du livre chinois. Puis, au moment de la rencontre entre l'Orient et l'Occident, nous apprendrons comment les Européens ont d'abord cherché dans la typographie des solutions à l'impression du chinois et plus généralement des langues orientales et seulement ensuite à favoriser l'exportation des techniques et des pratiques occidentales en Chine même.

Prochaines conférences : 1^er et 3^e jeudis du mois de 13 h à 16 h (Ecole française d’extrême-Orient, salle AS1_24, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 7 février 2019 au 6 juin 2019.

• 21/3/2019 : Le métal, des éditions privées des Ming (1368-1644) aux éditions du Palais des Qing (1368-1644).
• 4/4/2019 : Conservatisme et transformation pendant la dernière dynastie.
• 18/4/2019 : Les débuts de l’impression en chinois en Occident : caractères et images de Chine.
• 16/5/2019, avec Fabien Simon (Laboratoire ICT - Université Paris Diderot) : « Typographies orientales et Imprimerie "nationale", XVII^e-XIX^e siècle : quelles archives ? »
• 6/6/2019 : intervention de Didier Barrière (Imprimerie nationale) sur Marcellin Legrand (XIX^e siècle).

Le colloque 2019 de l’Association des Musées de l’imprimerie d’Europe (AEPM) se tiendra du 23 au 25 mai au Nationaal Museum van de Speelkarrt (Musée national de la carte à jouer) à Turnhout en Belgique. Le thème du colloque de cette année sera : « La sauvegarde du patrimoine immatériel/Transmettre les techniques graphiques aux générations futures ». Cette année encore, l’Imprimerie nationale participera au colloque sur le thème du classement des poinçons au patrimoine immatériel ainsi que sur la transmission de la gravure de poinçons au sein de l’atelier du Livre d’art & de l’Estampe. Le point d’orgue de ce colloque sera la visite du Musée national de la carte à jouer de Turnhout, suivie de la visite à Gand de l’Industriemuseum (anciennement MIAT), avec une nouvelle exposition considérablement élargie consacrée à l’imprimerie, puis de celles à Anvers du Musée Plantin-Moretus classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et de la collection de machines à imprimer et de matériel de fonderie typographique de Patrick Goossens.

Pour toutes informations consulter www.aepm.eu

Le 22 janvier dernier, Louis André, grand historien du papier, nous a quittés à l’âge de 58 ans. Maître de conférences à l'université Rennes 2, Louis André était un historien d'une grande rigueur, spécialiste de l'histoire de la papeterie. Le livre tiré de sa thèse Machines à papier. Innovation et transformations de l'industrie papetière en France 1798-1860, publié en 1996 aux Éditions de l'EHESS reste un ouvrage de référence. Très impliqué dans la préservation des traces matérielles et immatérielles de l'industrie, il avait débuté sa carrière au service de l'Inventaire général en Champagne-Ardenne et était devenu Conservateur du patrimoine, le premier conservateur spécialisé en sciences et techniques, sorti de l'une des premières promotions de l’École nationale du Patrimoine. Il dirigea le musée des mines de fer de Neufchef-Aumetz, puis fut Conservateur au musée des Arts et métiers avant d'être nommé Maître de conférences à l'université de Clermont-Ferrand puis à celle de Rennes 2 où il co-dirigeait, depuis dix ans, le master MAGEMI (Gestion et mise en valeur des œuvres d'art, des objets ethnographiques et techniques) ainsi que la préparation aux concours du patrimoine. Au sein du CILAC, association nationale au service du patrimoine industriel, dont il était le secrétaire général, il avait effectué avec succès la transformation de la revue Patrimoine industriel.