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10/07/2017 - Caractère
L’Atelier du Livre d’art et de l’Estampe de l’IN se découvre

Étaient organisés des parcours de visite expliquant les différents métiers de l’imprimerie.

Du 31 mars au 2 avril, l’atelier du livre d’art et de l’estampe de l’Imprimerie nationale, installé à Flers-en-Escrebieux (59) depuis mars 2014, à proximité du site de production de l’IN, organisait des visites dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art. L’Atelier, composé d’une dizaine d’artisans et de maîtres d’art, produit aujourd’hui des livres d’art et de bibliophilie, dont récemment la réédition des Cahiers de la Quinzaine, de Charles Péguy.

Les groupes de visiteurs étaient accueillis par Pascal Fulacher, directeur de l’Atelier, entourés par une réplique de la presse de Gutenberg ainsi qu’une presse dite d’Anisson.

Le typographe Frédéric Lepetz commentait tous les rouages de la composition et correction typographique.
Philippe Mérille expliquait le mécanisme d’une machine qui compose des lignes de plomb.
Entreprise du Patrimoine Vivant, Blas-Desmoutiez montrait ses diverses réalisations notamment avec gaufrage et dorure.

L’itinéraire de la visite commençait par la présentation du métier de dessinateur de caractères, avec Franck Jalleau. Non loin de là, travaille l’unique graveur de poinçons au monde, Nelly Gable, nommée maître d’art en 2013, et formant, depuis deux ans, une autre femme au métier. Ce fut l’occasion de rappeler la richesse du cabinet des poinçons, trésor de l’IN, qui conserve 700 000 pièces : poinçons d’acier, matrices en cuivre, caractères en bois, cuivres de taille-douce, vignettes typographiques, etc.

Un imprimeur passionné

Les visiteurs allaient ensuite à la rencontre de Bernard Blas, présentant avec enthousiasme l'évolution de son imprimerie Blas-Desmoutiez, installée à Lille, ainsi que les tech niques d’impression et de finition, avant de faire des démonstrations sur des machines de gaufrage et de dorure.

La visite nous emmena ensuite vers le stand de Matthieu Coulanges, artisan créateur d’outils pour l’estampe, situé juste à côté d’une presse à bras, utilisé, durant ces journées dédiées aux métiers d’art, par l’artiste Clément Lesaffre pour réaliser des monotypes. Puis ce fut au tour de la fonte des caractères d’être expliquée par Philippe Mérille, élève de maître d’art, qui fit des démonstrations avec des fondeuses Monotype et Linotype... Précisons, ici, que des initiations et formations sont organisées tout au long de l’année par l’Atelier du livre dans les divers métiers de la chaîne graphique traditionnelle.

Un travail laborieux

Une fois les caractères fondus, il s’agit de passer à la composition. Une tâche fastidieuse que le typographe de l’Atelier du livre Frédéric Lepetz a détaillé, mentionnant, par ailleurs, les sept caractères latins dont l’Atelier a l’exclusivité : le Garamont de François Ier, le Grandjean ou Romain du Roi de Louis XIV, le Luce de Louis XV, le Didot millimétrique de Napoléon Ier, le Marcellin-Legrand, le Jaugean et le Gauthier. Sans compter les poinçons de caractères orientaux qui permettent de composer dans plus de 60 écritures (hiéroglyphes, cunéiforme, chinois, maya, arabe, etc.). Tout un patrimoine, comprenant aussi une bibliothèque de 35 000 volumes, qui pourra être vu à l’horizon 2018-2019 au sein d’un futur espace muséal.

Alors évidemment, une fois le texte mis en page, c’est au tour des presses typographiques d’oeuvrer. Là, une presse à cylindre Heidelberg SBB 57 x 82 cm était mise en démonstration par l’imprimeur typographe Jean Nunès. Deux heures s’étaient déjà écoulées et il restait à découvrir le stand de la restauratrice d’oeuvres d’art sur papiers, parchemins et livres Marion Herbaux (Atelier Papier d’antan) ainsi que celui de Luc Brévart, directeur des Ateliers de la Halle, dédiés aux techniques de l’estampe et du livre d’art, qui présentait des livres composés de gravures sur Rhénalon créés par des jeunes, qui ont ainsi vécu lacréation d’un livre de A à Z...